Lorsque deux personnes armées de dépliants sonnent à leur porte, la plupart des gens prennent leurs jambes à leur cou. Parlez-en à Madeleine Maltby et Matthew Mason-Phillip qui ont eux-mêmes fait du porte-à-porte demandant aux résidents d’Ottawa s’ils pouvaient emprunter leur cour arrière pour faire pousser des fruits et légumes biologiques. Maintenant, ce sont les gens d’Ottawa qui viennent sonner à leur porte!
Leur entreprise : l’exploitation agricole urbaine Backyard Edibles. Le concept : les deux acolytes empruntent un espace dans les cours arrière des maisons de l’ouest d’Ottawa pour cultiver des fruits et des légumes. En échange d’un espace pour cultiver, ils laissent aux propriétaires une part des récoltes hebdomadaires de la saison. Le reste est vendu à des restaurants, dans les marchés de producteurs fermiers, à la boutique Herb & Spice Shop et à l’épicerie Rainbow Foods.
Madeleine et Matthew qualifie leur agriculture d’hyper locale. Ce type d’agriculture consiste à faire pousser la nourriture à même la communauté qui la consomme. Outre les avantages évidents de cette façon de faire, comme la réduction des émissions dues aux transports, l’amélioration de la sécurité alimentaire dans les quartiers et les économies réalisées sur les coûts d’achat d’une terre, ce qui leur importe le plus, c’est de faire participer la population à la culture des aliments et de mettre en place des méthodes de culture durables dans le quartier. Les propriétaires, et même les gens qui achètent les récoltes de Backyard Edibles dans les marchés, voient ce qui pousse dans leur cour ou celles de leurs voisins et ont hâte que ces aliments arrivent dans leur assiette. Selon Madeleine et Matthew, cela permet de développer des liens entre les membres de la communauté.