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Nos récits : Club de lecture autochtone – Discussion avec Joséphine Bacon

vagues bleu et vert

Mercredi 17 mars 2021

Événement Facebook Live

En partenariat avec le Théâtre autochtone du Centre national des Arts,,  Nos récits : club de lecture autochtone  se déroulera de janvier à juin 2021 avec un nouveau livre de poésie, de fiction, d’autobiographie ou de pièce de théâtre à l’étude chaque mois. À la fin du mois, vous aurez la chance de participer à une conversation virtuelle avec l’autrice ou l’auteur de l’œuvre!  

Le livre à l’étude en mars est Uiesh = Quelque part de Joséphine Bacon.  

Le 31 mars à 19 h (HNE), soyez des nôtres pour un échange virtuel entre Joséphine Bacon et Natasha Kanapé Fontaine une écrivaine, poète et artiste interdisciplinaire innu, originaire de la communauté de Pessamit, sur le Nitassinan (Côte-Nord, Québec). pour discuter le livre.  

Empruntez un exemplaire de Uiesh = Quelque part à la Bibliothèque publique d’Ottawa ou procurez-vous un exemplaire auprès d’une librairie autochtone

Connectez-vous et commentez les questions de réflexion ci-dessous. Libre à vous de discuter et de partager vos impressions à propos du livre au fil du mois! Les questions de réflexion seront aussi présentées dans l’événement Facebook du CNA.

Cet événement sera diffusé sur Facebook Live. Inscrivez-vous afin de recevoir des rappels et le lien vers la diffusion Facebook Live lou rejoignez-nous sur notre page Facebook

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Veuillez noter: 

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Nos histoires : Club de lecture autochtone est le fruit d’un partenariat entre le Théâtre autochtone du Centre national des Arts et la Bibliothèque publique d’Ottawa.

Avec le soutien de :

  • les responsables du programme autochtone du Centre national des Arts – la Slaight Family Foundation et La promesse TD Prêts à agir;
  • l’Association des amis de la Bibliothèque publique d’Ottawa (la BPO).

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Sélection de mars : Uiesh = Quelque part de Joséphine Bacon

À propos du livre

Dans Quelque part, ou Uiesh, je m'éloigne de mon territoire, parfois je lui fais un clin d'œil puisque je ne pourrais jamais être loin, j'angoisse parce que je suis étrangère dans ce lieu (la ville) qui ne cesse de me rappeler qu'il est celui qui écrit ces mots. J'aimerais être poète simplement et y croire. Il y a des départs, il y a des déjà vécus, il y a des quelque part où je me trouve et il y a moi et mes poèmes aux mots simples.

À propos de l’auteure

Joséphine Bacon est une poète innue originaire de Pessamit, née en 1947. Réalisatrice et parolière, elle est considérée comme une auteure phare du Québec. Elle a travaillé comme traductrice-interprète auprès des aînés, ceux et celles qui détiennent le savoir traditionnel et, avec sagesse, elle a appris à écouter leur parole. Joséphine Bacon dit souvent d’elle-même qu’elle n’est pas poète, mais que dans son cœur nomade et généreux, elle parle un langage rempli de poésie où résonne l’écho des anciens qui ont jalonné sa vie.

Questions de réflexion:

  1. Uiesh est composé d’allers-retours réels et imaginaires entre Montréal et le Nutshimit. L’autrice va-et-vient ainsi entre le lieu qu’elle habite (la ville) et le lieu qui l’habite au cœur depuis toujours (la Terre des Ancêtres). Comment avez-vous perçu cette coexistence des espaces? Qu’est-ce qu’un lieu nous dit ou révèle sur l’autre?

  2. Ces lieux qui nous habitent – qui sont souvent ceux qui nous ont vu naître et avant nous, nos ancêtres – comme le Nutshimit pour Joséphine Bacon, comment nous définissent-ils? Comment survivent-ils en nous, et de quelle manière se manifestent-ils?

  3. Le titre du recueil – Uiesh, Quelque part en français – induit un certain rapport au temps et à l’espace. Il détermine en quelque sorte un point dans une immensité ou une continuité. Qu’est-ce que ce titre évoque pour vous? Quel pourrait être ce point dans votre existence ou votre géographie intime? Et où le situez-vous pour l’autrice? Qu’est-ce ce « quelque part dans ma vie » (p. 5), « dans cette ville » (p.62), « dans le Nutshimit » (p. 120), nous dit d’elle?

  4. Un lien profond existe entre les Anciens et l’autrice. Elle les raconte, elle les écrit, elle marche dans leurs pas. Comment ce lien et leur présence vous ont-ils touché.e.s? Qu’est-ce qu’il met en lumière de notre rapport au passé, à la tradition, de ce qu’on fait de l’héritage de celles et ceux avant nous?

  5. L’autrice fait souvent référence au fait d’avoir elle-même atteint un certain âge. Quel regard l’autrice porte-t-elle sur sa propre vieillesse?

  6. Uiesh est aussi un hommage à la grandeur et à l’immensité du territoire. L’autrice nous le fait traverser de manière extrêmement sensible et concrète. Qu’est-ce qu’il vous reste de cette traversée en sa compagnie? Quels mots, quelles images vous ont particulièrement frappé.e.s?

  7. Si l’autrice fait l’éloge du territoire, elle ne manque pas au passage d’observer ses transformations. « Le climat trompe le temps », écrit-elle dans les dernières pages. Plus tôt, elle parle d’un « monde torturé ». Croyez-vous que raconter la beauté et la grandeur de la nature est aussi une manière, même inversée, de nous rendre sensibles et conscients de la dégradation qu’elle subit? Comment la beauté peut nous venir en aide et nous éclairer à l’époque actuelle?

  8. La douleur et la colère ne sont pas absentes de ce recueil lumineux. La douleur « crache », elle « ne se raconte pas » ; la colère, elle, « se fait silence », « point levé / guerrière aux larmes / sans vacarme ». Elles sont là, tout en s’exprimant avec une certaine pudeur. La délicatesse avec laquelle elle les exprime ne les rend pas moins fortes, prégnantes. Comment avez-vous perçu et ressenti ces états? De quelle manière ont-ils résonné en vous? 

  9. Dans Uiesh, le passé et le présent semblent avoir la même importance, voire qu’ils semblent liés, indissociables. Le futur, par ailleurs, est presque inexistant dans la conception du temps. (« J’ai besoin de la vie pour vivre / J’ai besoin du présent pour être / J’ai besoin du passé pour durer / Demain m’ignore » p. 38 ; « Je ne suis pas demain / Je suis aujourd’hui » p. 40) Qu’est-ce cela peut nous apprendre? Comment cela peut redéfinir notre rapport au monde et à l’existence?

  10. [Dans une entrevue donnée à Radio-Canada, Joséphine Bacon dit que les Allochtones n’ont pas la patience d’attendre que le futur devienne présent.]

  11. Le mouvement est important dans le recueil de la poète. Plusieurs mots et images l’évoquent. Cela renvoie au nomadisme, et peut-on en déduire, à un autre mode de connaissance du monde, une autre façon de l’habiter et d’en faire l’expérience? Qu’est-ce que cela évoque pour vous l’idée d’être en mouvement, d’être au cœur des choses, peut-être même de faire corps avec elles?

  12. Uiesh est un recueil de poèmes bilingue : d’un côté il y a l’innu-aimun, et de l’autre, le français. Vous êtes-vous attardés à l’innu-aimun? Qu’est-ce qui vous a frappé au plan graphique? Quelles intuitions ou hypothèses faites-vous quant aux particularités de l’innu-aimun en comparaison au français? Compte tenu aussi que toute langue est intimement liée à une façon d’habiter et de voir le monde, que voudriez-vous savoir sur l’innu-aimun après votre lecture de Uiesh?